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linguistique
8 juin 2009

phonétique "

05La naissance et l’invention de l’écriture ont bouleversé la société et nous a permis de conserver la mémoire du passé.

Qu’est ce que la civilisation ? Aucune définition n’a obtenu de consensus au sein de la communauté scientifique. Mais, il ne fait aucun doute que la naissance de l’écriture représente un progrès fondamental dans le développement de la civilisation.

Officiellement, l’écriture est née à Sumer, en Mésopotamie, au IVe millénaire avant notre ère.

 

Naissance de l’écriture

 

Dans

la Mésopotamie

antique, les premiers signes d’écriture apparaissent pour répondre à des besoins pratiques : comptabiliser des têtes de bétail ou des sacs de grains.

Le plus ancien témoignage d’écriture connu date de 3 300 avant notre ère. Ce sont des tablettes sumériennes en écriture pictographique.

Liste de noms propres. Tracée sur du calcaire, cette tablette pictographique sumérienne date de la fin du IVe millénaire (Musée du Louvre, Paris)

Au IVe millénaire se développe dans le sud de l’Irak actuel, une culture différente. L’accroissement de la production agricole et le développement d’échanges commerciaux permettent aux sumériens de créer une économie.

Pour la première fois, une organisation sociale hiérarchisée apparaît.

Ce passage d’une société agricole à une société urbaine oblige les sumériens à créer un système d’écriture. En effet, l’invention et la pratique de l’écriture présupposent une emprise de l’homme sur son environnement matériel.

Le niveau culturel et social nécessaire à une telle invention n’est atteint qu’à partir du IVe millénaire, dans les communautés agricoles du Proche-Orient, de l’Egypte et de l’Indus.

L’écriture devient vite indispensable dans des civilisations qui adoptent des modes d’organisation sophistiquées.

Ce système d’écriture ne transcrit pas les sons de la langue mais présente des signes-images ou pictogrammes.

Par exemple, le signe pour le bœuf est une tête de bœuf, celui pour l’orge est un épi, deux lignes ondulées représentent l’eau.

Ces systèmes d’écriture ne sont donc pas fondés sur le phonétisme pur. La plupart de ces civilisations optent soit pour un système strictement idéographique (Chine), soit, ce qui est plus fréquent, pour un système idéographique partiellement phonétisé (Egypte, monde hittite et égéen, Amérique précolombienne).

A l'époque d'Ourouk, les sceaux font leur apparition. Le sceau mésopotamien typique est un petit cylindre gravé de motifs décoratifs, d'un diamètre de 1 à

2 cm

environ. On les roule, notamment, sur les tablettes qui font office de certificat de vente. (ci-dessus, un sceau de 3 000 ans avant notre ère en pierre)

La cité d’Ourouk se transforme progressivement en une ville aux dimensions imposantes. C’est là que naît officiellement l’écriture.

Les sceaux cylindriques gravés dans la pierre reproduisent une image inversée quand ils roulent sur l'argile

Cette invention mésopotamienne fait passer l’humanité de la préhistoire à l’histoire.

L’argile devient le support privilégié de l’écriture à Sumer. Les pictogrammes proviennent d’un système plus ancien. On sait que dès 6 000 ans avant notre ère, les agriculteurs du Moyen-Orient utilisaient des petits objets d’argile afin de tenir l’inventaire de leurs récoltes.

Peu à peu, les Sumériens découvrent la valeur phonétique. Celle-ci prépare le passage au syllabisme, dont l’usage devient courant au début du IIIe millénaire.

 

 L’écriture cunéiforme

 

Le système rudimentaire des pictogrammes a évolué progressivement pour aboutir à l’écriture dite cunéiforme « en forme de coin ».

Le cunéiforme comprend un grand nombre de symboles représentant des concepts et des objets mais aussi des sons.

 

 

 

Tablette gravée de caractères cunéiformes (2 300 avant notre ère)

En évoluant du signe-image au signe-son, l’écriture permet sur un support transportable, l’enregistrement de contrats, de textes littéraires ou religieux.

Les caractères sont inscrits sur des tablettes d’argile à l’aide d’un poinçon.

Plaque en or couverte de signes cunéiformes (vers 2 370 avant notre ère. Musée du Louvre)

Des tablettes comportant une écriture cunéiforme mésopotamienne ont été mis au jour. Ces tablettes, faites en argile fraîche et incisées au moyen d'un roseau taillé en pointe, étaient d'abord séchées au soleil, puis cuites au four. Elles mesuraient de deux à trente centimètres de large.

Tablette cunéiforme mésopotamienne provenant de Nimrod

 

Du calcul à l’écriture

 

L’écriture de sumériens s’est probablement développée à partir d’un système de calcul beaucoup plus ancien. On a retrouvé des petits jetons d’argile datant de 8 000 ans avant notre ère qui montrent des symboles : animaux, plantes, jarres.

Ils semblent avoir été utilisés pour tenir des comptes d’exploitation agricoles.

Jetons en argile (ou calculi) contenus dans une bulle-enveloppe en terre séchée

Les sumériens utilisaient également des jetons, plus sophistiqués, qui adoptaient la forme des objets qu’ils représentaient.

Jetons sumériens

Les sumériens sont officiellement ceux qui posèrent les premières bases de l'arithmétique et de la géométrie.

 Textes mathématiques inscrits sur des tablettes sumériennes (Musée national de Bagdad)

 

 Le phonétisme

 

Vers 3 000 ans avant notre ère, les Sumériens ont eu l’idée d’utiliser un procédé qui vous rappellera votre enfance : le rébus.

Ainsi le pictogramme de la flèche (ti en sumérien) désigne la vie qui se prononce également « ti ».

Ce système très souple permet avec un vocabulaire écrit de 600 caractères environ d’exprimer, par écrit, tout ce qui peut être décrit dans la langue sumérienne.

L’évolution de l’écriture

Sur les premières tablettes, les images sont gravées en colonnes verticales à partir du coin supérieur droit.

Les scribes jugent ensuite plus commode d’adopter une écriture horizontale de gauche à droite.

Vers 2 500 avant notre ère, le poinçon est abandonné. Les scribes utilisent la pointe de roseau triangulaire qui pénètre plus facilement dans l’argile et laisse une trace bien nette.

Avec une plume de roseau trempée dans l'encre, les scribes egyptiens tracent les hiéroglyphes

 

L’écriture dans le monde

 

Apparemment, l’écriture est née au même moment en Mésopotamie et en Egypte.

Champollion comprit, grâce à ce signe, que l'écriture egyptienne était aussi phonétique: ce signe se prononce "mes", mot qui veut dire "mettre au monde" en copte

En Chine, l’écriture apparaît 1000 ans plus tard. Les premières inscriptions chinoises connues remontent à 1 400 ans avant notre ère. Ce sont des textes divinatoires inscrits sur des omoplates de cervidés ou des carapaces de tortues.

diée aux mystères de la paléontologie et de l'archéologie.

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