phonétique "
La naissance et l’invention
de l’écriture ont bouleversé la société et nous a permis de conserver la
mémoire du passé.
Qu’est ce que
la civilisation ? Aucune définition n’a obtenu de consensus au sein de la
communauté scientifique. Mais, il ne fait aucun doute que la naissance de
l’écriture représente un progrès fondamental dans le développement de la
civilisation.
Officiellement,
l’écriture est née à Sumer, en Mésopotamie, au IVe millénaire avant notre ère.
Naissance de l’écriture
Dans la Mésopotamie
Le plus
ancien témoignage d’écriture connu date de 3 300 avant notre ère. Ce sont des
tablettes sumériennes en écriture pictographique.
Liste de noms
propres. Tracée sur du calcaire, cette tablette pictographique sumérienne date
de la fin du IVe millénaire (Musée du Louvre, Paris)
Au IVe
millénaire se développe dans le sud de l’Irak actuel, une culture différente.
L’accroissement de la production agricole et le développement d’échanges
commerciaux permettent aux sumériens de créer une économie.
Pour la
première fois, une organisation sociale hiérarchisée apparaît.
Ce passage
d’une société agricole à une société urbaine oblige les sumériens à créer un
système d’écriture. En effet, l’invention et la pratique de l’écriture
présupposent une emprise de l’homme sur son environnement matériel.
Le niveau
culturel et social nécessaire à une telle invention n’est atteint qu’à partir
du IVe millénaire, dans les communautés agricoles du Proche-Orient, de l’Egypte
et de l’Indus.
L’écriture
devient vite indispensable dans des civilisations qui adoptent des modes
d’organisation sophistiquées.
Ce système
d’écriture ne transcrit pas les sons de la langue mais présente des
signes-images ou pictogrammes.
Par exemple,
le signe pour le bœuf est une tête de bœuf, celui pour l’orge est un épi, deux
lignes ondulées représentent l’eau.
Ces systèmes
d’écriture ne sont donc pas fondés sur le phonétisme pur. La plupart de ces
civilisations optent soit pour un système strictement idéographique (Chine),
soit, ce qui est plus fréquent, pour un système idéographique partiellement
phonétisé (Egypte, monde hittite et égéen, Amérique précolombienne).
A l'époque
d'Ourouk, les sceaux font leur apparition. Le sceau mésopotamien typique est un
petit cylindre gravé de motifs décoratifs, d'un diamètre de 1 à 2 cm
La cité
d’Ourouk se transforme progressivement en une ville aux dimensions imposantes.
C’est là que naît officiellement l’écriture.
Les sceaux
cylindriques gravés dans la pierre reproduisent une image inversée quand ils
roulent sur l'argile
Cette
invention mésopotamienne fait passer l’humanité de la préhistoire à l’histoire.
L’argile
devient le support privilégié de l’écriture à Sumer. Les pictogrammes
proviennent d’un système plus ancien. On sait que dès 6 000 ans avant notre
ère, les agriculteurs du Moyen-Orient utilisaient des petits objets d’argile
afin de tenir l’inventaire de leurs récoltes.
Peu à peu,
les Sumériens découvrent la valeur phonétique. Celle-ci prépare le passage au
syllabisme, dont l’usage devient courant au début du IIIe millénaire.
L’écriture cunéiforme
Le système
rudimentaire des pictogrammes a évolué progressivement pour aboutir à
l’écriture dite cunéiforme « en forme de coin ».
Le cunéiforme
comprend un grand nombre de symboles représentant des concepts et des objets
mais aussi des sons.
Tablette
gravée de caractères cunéiformes (2 300 avant notre ère)
En évoluant
du signe-image au signe-son, l’écriture permet sur un support transportable,
l’enregistrement de contrats, de textes littéraires ou religieux.
Les
caractères sont inscrits sur des tablettes d’argile à l’aide d’un poinçon.
Plaque en or
couverte de signes cunéiformes (vers 2 370 avant notre ère. Musée du Louvre)
Des tablettes
comportant une écriture cunéiforme mésopotamienne ont été mis au jour. Ces
tablettes, faites en argile fraîche et incisées au moyen d'un roseau taillé en
pointe, étaient d'abord séchées au soleil, puis cuites au four. Elles
mesuraient de deux à trente centimètres de large.
Tablette
cunéiforme mésopotamienne provenant de Nimrod
Du calcul à l’écriture
L’écriture de
sumériens s’est probablement développée à partir d’un système de calcul
beaucoup plus ancien. On a retrouvé des petits jetons d’argile datant de 8 000
ans avant notre ère qui montrent des symboles : animaux, plantes, jarres.
Ils semblent
avoir été utilisés pour tenir des comptes d’exploitation agricoles.
Jetons en
argile (ou calculi) contenus dans une bulle-enveloppe en terre séchée
Les sumériens
utilisaient également des jetons, plus sophistiqués, qui adoptaient la forme
des objets qu’ils représentaient.
Jetons
sumériens
Les sumériens
sont officiellement ceux qui posèrent les premières bases de l'arithmétique et
de la géométrie.
Textes
mathématiques inscrits sur des tablettes sumériennes (Musée national de Bagdad)
Le phonétisme
Vers 3 000
ans avant notre ère, les Sumériens ont eu l’idée d’utiliser un procédé qui vous
rappellera votre enfance : le rébus.
Ainsi le
pictogramme de la flèche (ti en sumérien) désigne la vie qui se prononce
également « ti ».
Ce système
très souple permet avec un vocabulaire écrit de 600 caractères environ
d’exprimer, par écrit, tout ce qui peut être décrit dans la langue sumérienne.
L’évolution
de l’écriture
Sur les
premières tablettes, les images sont gravées en colonnes verticales à partir du
coin supérieur droit.
Les scribes
jugent ensuite plus commode d’adopter une écriture horizontale de gauche à
droite.
Vers 2 500
avant notre ère, le poinçon est abandonné. Les scribes utilisent la pointe de
roseau triangulaire qui pénètre plus facilement dans l’argile et laisse une
trace bien nette.
Avec une
plume de roseau trempée dans l'encre, les scribes egyptiens tracent les
hiéroglyphes
L’écriture dans le monde
Apparemment,
l’écriture est née au même moment en Mésopotamie et en Egypte.
Champollion
comprit, grâce à ce signe, que l'écriture egyptienne était aussi phonétique: ce
signe se prononce "mes", mot qui veut dire "mettre au
monde" en copte
En Chine,
l’écriture apparaît 1000 ans plus tard. Les premières inscriptions chinoises
connues remontent à 1 400 ans avant notre ère. Ce sont des textes divinatoires
inscrits sur des omoplates de cervidés ou des carapaces de tortues.
diée aux
mystères de la paléontologie et de l'archéologie.